« En Algérie, après quelques escroqueries électorales, on a compris la nature et la portée de la nouvelle contrefaçon qui, sous le nom de politique, introduisait tant de germes de corruption (...) Le peuple algérien, abusé un moment, mais dont la santé morale a surmonté bien des déceptions, n’a pas confondu longtemps la politique avec cette odieuse contrefaçon. Et il a nommé cette dernière “boulitique”. Ce mot est un coup de fouet qui cingle toutes les hypocrisies. Un coup de balai populaire là où s’entassent les ordures, les déchets de la foire boulitique. C’est un mot vengeur. Il venge tous ceux qui ont gardé un idéal malgré les escroqueries. Tous ceux qui ont gardé confiance dans les destinées du pays. Tous ceux qui ont prêché le sens du devoir en même temps que celui du droit, par-dessus la tête de ceux qui n’ont voulu réclamer que des droits, comme si à l’échelle individuelle ou nationale, on obtenait quelque chose gratuitement. La politique se distingue, en effet, de la “boulitique” d’abord en cela » (Politique et « boulitique »).
« La culture confère la conscience : le savoir être, une richesse subjective se retrouve à tous les étages d’une société. Elle confère le pouvoir sur les valeurs humaines qui créent une civilisation. Culture et science ne sont pas synonymes. La culture engendre toujours la science. La science n’engendre pas toujours la culture. Les deux concepts ne sont pas interchangeables. Cette distinction est essentielle. D’abord dans la conception d’un programme destiné à promouvoir une culture dans un pays même au plus haut niveau de la civilisation » (Le problème de la culture).